Le Guide du Soiffard: Nicosie

Depuis mercredi soir dernier, Chypre n’est plus seulement le lieu de prédilection des tournages d’Enquête Exclusive, une émission qui n’est pas vraiment une enquête et pas vraiment exclusive non plus. Mieux que Bernard de la Sole Meunière, nous avons chargé Aquilina, Chypriote et fière de l’être, de nous compter la folle soirée qui a vu l’APOEL[1] rouster les Lyonnais. Si après ça, vous ne réservez pas un billet pour Nicosie, on n’y comprend plus rien.

Rien à perdre

Avant le match, l’ambiance est au beau fixe et Aquilina y croit : « ici, tout le monde est excité ; ça crie, ça chante. Evidemment, on espère gagner et nous qualifier mais, si nous n’y parvenons pas, on sera tout de même heureux du parcours réalisé cette année ». C’est sûr qu’avoir terminé premier d’un groupe composé du Zenit Saint-Petersbourg, du FC Porto et du Shakhtior Donetsk, c’est plutôt pas mal et ça rendrait envieux n’importe club français. « En revanche, si jamais nous l’emportons, on va retourner Nicosie ! »

Croyez-y et ils y croiront !

Dès l’entrée des joueurs sur la pelouse du GSP Stadium, le public envoie le bois « Légendes, vous pouvez vous qualifier ! ». En Français, ça rend pas des masses, mais en grec, il paraît que ça fait des belles rimes. Suivant le mot d’ordre « Croyez-y et ils y croiront », les supporters de l’APOEL chantent à gorge déployée.

Sorte de mini-Vélodrome (22 700 places), le GSP Stadium est un véritable volcan : « les gradins étaient combles. Personne n’est resté assis. Tout le monde debout ! Gamins, vieillards, hommes, femmes, étudiants qui avaient des exams le lendemain : c’étaient très mélangé et très familial ». Et dès la 9ème minute, le volcan entre en éruption avec l’ouverture du score de Manuca. 1-0, les compteurs sont remis à zéro. Ensuite, malgré les efforts des ultras (« on avait des fumigènes et on a hissé des drapeaux grecs. Ecris-le bien : nous nous considérons comme une équipe grecque ! ») et de tout le stade pour pousser les Chypriotes, plus rien n’est marqué jusqu’aux tirs au but.

Signes de croix et attaque cardiaque

Pendant les prolongations, la tension est à son paroxysme, les doigts se croisent. « Quand est venue la séance de tirs au but, nous avons tous priés, à l’image de Chiotis. Nous avions tous confiance en lui, même si c’est toujours la loterie ». Si Källström (de grâce, prononcez Chèl-streum) ne tremble pas, que Lisandro peut remercier sa bonne étoile et que Gomis conserve son sang-froid, Lacazette et Michel Bastos trouvent les gants de Chiotis. « Quand il a sorti la frappe de Lagazette –je ne sais plus comment il s’appelle mais je le déteste depuis qu’il a marqué à l’aller-, on a commencé à y croire. Et quand il a arrêté le dernier tir, j’ai failli faire une attaque cardiaque ! C’était tellement énorme ! Je suis toujours en train de trembler ! » s’enflamme Aquilina.

Nuit de folie à Nicosie

« J’ai du mal à décrire ça avec des mots ! Je n’ai absolument plus de voix ! D’habitude, je crie pas mais là, j’ai tout donné ! ». Aquilina est sur un nuage, à l’image de tout Nicosie. Car après l’arrêt salvateur de Chiotis, la fête a commencé. « Nous avons chanté l’hymne de l’APOEL et l’hymne grec. On est resté un moment pour communier avec l’équipe. On a crié tellement fort que, le lendemain, les habitants des villages alentours nous ont dit que jamais il n’avait entendu autant de bruit ! ».

A coup sûr, l’ouzo, le Commanderia (un vin local) et le zivania, l’alcool typique chypriote fabriqué avec du marc de raisin ont coulé à flots. « Je ne sais même pas si ce que je te dis a un sens ! On a fait la fête toute la nuit et certains n’ont pas encore fini ! Nous n’y croyons pas encore tout à fait. Ce sont nos héros! J’attends avec impatience le tirage au sort des quarts. »

Malgré la faillite lyonnaise, l’APOEL conserve la ganache de la bonne pioche pour rejoindre le dernier carré. « Le mieux, ce serait de tomber sur un club qui me permettrait de faire le déplacement pour pas cher » confesse Aquilina. Et un quart de finale contre l’OM ?  « Marseille a été créé par les Grecs. Ça nous ferait un beau derby ! ».

Après cette nuit de folie, c’est tout Chypre qui attend avec impatience le 27 mars. D’ici là, Aquilina aura eu le temps de retrouver toute sa voix. Mais pas celui de descendre de son nuage.

François Miguel Boudet avec la plus que précieuse collaboration d’Aquilina Demetriadi.


[1] Acronyme d’Athlitikós Podosferikós Ómilos Ellínon Lefkosías

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Trouve une bonne excuse!

Il était bien ce week-end hein ! Qu’est-ce que vous vous êtes mis derrière la cravate avec les collègues ! Vous vous revoyez encore, enchaînant les verres, les cigarettes qui font rire et les lignes de Francine. Ah ça, on peut dire que quand votre chère et tendre vous donne la permission, vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère. Seulement, vous avez oublié un détail important : ce lundi, c’est le jour de la visite médicale dans votre entreprise. C’est un acquis social mon vieux, impossible d’y couper. Aucun doute, vous allez vous faire choper et vous sentez déjà le souffle froid de Mademoisselle Assedic dans votre cou. D’ores et déjà, préparez votre défense. Car l’important, c’est d’être béton dans les finitions.

A l’insu de mon plein gré

Entre passer pour un con ou passer au Pôle Emploi, vous avez vite fait votre choix et c’est la réponse A. Mordicus, vous niez. « C’est pas moi ! On a dû mettre ça dans mon verre sans que je ne m’en aperçoive. Je n’ai pas fait attention, je ne pensais pas que cela puisse m’arriver. Franchement, est-ce que j’ai l’air d’un drogué ? ».

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On m'aurait menti?

J’ai mangé une saleté

Grande préoccupation des Français depuis deux semaines, le halal a la gueule de l’emploi en ce moment. N’hésitez donc pas à l’incriminer et à en rajouter. « J’ai déjà eu ce genre de problème avec un kebab mais c’était il y a longtemps. Je pensais que la propreté avait changé mais je me suis trompé ». Si le vendeur est un de vos potes ou que vous lui avez glissé un p’tit billet, il corroborera vos dires quitte à passer pour un glandu crasseux.

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E-steack et mat!

C’était pour ma belle-mère

Les analyses sont formelles : on a retrouvé des traces de coco dans vos cheveux. Inutile de préciser que vous êtes ultra mal barré. Etant donné que c’est toujours dans l’adversité que l’on reconnaît les grands stratèges, vous pouvez trouver une argumentation tellement osée qu’elle en deviendrait crédible. Ainsi, n’hésitez pas à en cause une personne de votre entourage propre. La belle-mère reste un classique. Si ça passe, votre patron vous trouvera bien courageux de supporter une telle femme, junkie de 70 piges.

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C’était pour mon chien

Si vraiment vous êtes acculés, dans les cordes, au bord de la rupture, vous pouvez tenter le tout pour le tout. A l’article de la mort, votre compagnon préféré, celui qui connaît vos moindres secrets, s’est vu prescrire par le vétérinaire une dose de morphine pour abréger ses souffrances. « C’est pour ça que vous en avez retrouvé sur moi. Je voulais soulager mon petit chien Pouki qui souffrait tellement ». Important, ne lésinez pas sur le papier cadeau : pleurez, chougnez, reniflez pour paraître plus crédible.

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Je suis né comme ça

Peut-être la meilleure à condition qu’elle soit étayée. La plus risquée aussi. Parce qu’immédiatement, votre boss demandera les preuves de vos allégations. Avoir dans son entourage un type capable de falsifier des documents peut s’avérer bénéfique. Si vous être cru, cette excuse vous offre la chance de passer au travers des mailles du filet ad vitam eternam. On appelle ça la prime à l’attaque.

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C'est moi le plus barré de tous!

Pas vu pas pris

Les gens parlent, parlent, parlent mais vous ne vous êtes jamais fait attraper. Ou alors, il y avait prescription. Et puis, vous avez des conseillers juridiques bétons qui étouffent l’affaire. Vous êtes surtout plus malins et plus machiavéliques que les autres.

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François Miguel Boudet

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L’ultime razzia de Magdalena Neuner: épisode 2

Pour ses derniers Championnats du Monde, Magdalena Neuner voulait tout rafler sur la neige de Ruhpolding. Après les trois premières épreuves, elle s’est déjà parée de tous les métaux. Mieux qu’un film de Kubrick, c’est l’ultime razzia de la fiancée du biathlon.

Après avoir remporté une médaille de chaque métal lors des trois premières courses, Magdalena Neuner figurait légitimement parmi les favorites de l’individuelle de mercredi après-midi. Cependant, ses chances de breloque étaient minces, dans la mesure où chaque faute au tir entraîne une pénalité d’une minute. Mais vu sa forme actuelle, rien n’était impossible pour Lena.

Hécatombe

Dès le premier tir couché, de nombreuses prétendantes au podium s’étalent. Première de la liste, Darya Domracheva, auteur de quatre fautes ! En grandes difficultés depuis le début des Mondiaux, la Finlandaise Kaisa Mäkäräinen passe au travers également. De son côté, Neuner enchaîne deux fautes. Son joker est grillé, d’autant plus que la Norvégienne Tora Berger a limité la casse avec une seule cible manquée. Enfin, la Française Marie-Laure Brunet commence son festival, elle dont les facultés au tir prennent toutes leur dimension lors de l’individuelle.

Au premier tir debout, Lena ressort du pas de tir avec un 5/5, tout comme Berger, Brunet, Ehkolm et Dorin. Le début de la remontée ? Pas vraiment. Car si Tora Berger tire aussi vite que bien, Neuner rate une cible au second tir couché. Rédhibitoire. A l’inverse, Brunet est impeccable et est en tête avant le dernier tir debout avec un 15/15 à la carabine.

Brunet, à une cible près

Hors du coup, Lena lâche l’affaire et loupe trois cibles. Avec un 14/20 au tir et donc six minutes de pénalité, l’Allemande n’a jamais été en mesure de disputer la victoire. A l’arrivée, elle finit à une décevante 23ème place. A son image, c’est toute l’équipe d’Allemagne qui a pataugé. Henkel, Gössner, Hildebrand : aucune n’est parvenu à tirer leur épingle du jeu.

Tora Berger

En revanche, Tora Berger est sur une autre planète. Enquillant les cinq dernières cibles en moins de six secondes, la Norvégienne assure au minimum la médaille d’argent. Seule en mesure de lui souffler l’or, Marie-Laure Brunet tombe les quatre premières cibles avant de…louper son ultime tir ! Un remake de l’épreuve masculine puisqu’Andreas Birnbacher commit la même faute alors que le succès lui tendait les bras. Sans cette pénalité, nul doute que la Française l’emportait. Troisième, la tenante du titre Helena Ehkolm monte sur la troisième marche du podium. Auteur d’un excellent parcours, Marie Dorin doit donc se contenter d’une frustrante quatrième place.

Le podium de l'individuelle: Berger (21), Brunet (26) et Ehkolm (12)

Cap sur le relais

Finalement, Magdalena Neuner ne remportera pas une médaille dans chaque course. En même temps, personne n’est surpris de la faillite de Lena, trop habituée à arroser et à rattraper son retard à skis. En revanche, elle met un point d’honneur à remporter le relais face aux Norvégiennes, aux Russes et aux Françaises. Le seul inconvénient, c’est que ses coéquipières ne parviennent pas à se mettre au niveau, comme si l’ambiance du Temple de Ruhpolding leur mettait une pression insurmontable.

Incontestable leader d’une équipe d’Allemagne, Magdalena Neuner est jusqu’à présent l’arbre qui cache la forêt. Eprouvant les pires difficultés à se hisser sur le podium, la Mannschaft a, quoi qu’il arrive, manqué « ses » Mondiaux. Il lui reste quatre courses pour sauver ce qui peut encore l’être.

François Miguel Boudet

Lire: Magdalena Neuner, la fiancée du biathlon / L’ultime razzia de Magdalena Neuner: épisode 1

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Le guide du soiffard: Edimbourg

Refuser un week-end en Écosse, ça ne se fait pas. Refuser un week-end en Écosse dans un hôtel 4 étoiles avec en point d’orgue le match Écosse-France, ça se fait encore moins. Refuser un week-end en Écosse dans un hôtel 4 étoiles avec en point d’orgue le match Écosse-France avec qui plus est Thomas Lièvremont en consultant de luxe, c’était tout bonnement impossible. Retour sur un voyage épique.

 

Edimbourg c’est le whisky, les kilts, la bière, les panses de brebis farcies au petit déjeuner, les bâtiments gris et anciens et les filles en mini-jupe ras la salle de jeu. Et ce sont bien elles que j’aurais aimé farcir. Bref, le thème du voyage était le rugby, c’est bien pour cela que je vais vous parler des bières.

Commençons par la marque qui m’a accompagné tout au long du week-end, j’ai nommé : Tennent’s. Le connaisseur que je suis vous dira qu’elle est très bonne, preuve en est, neuf litres sont tombés dans mon gosier. Mais laissons la parole au vrai connaisseur de guidedesbieres.com :

« La Bière Tennent’s est une bière de type stout à fermentation haute, conçue par le brasseur Tennent Caledonian brewery à Glasgow (Ecosse).
Stout noir ébène, mousse brune crémeuse et stable. Arôme fin et puissant, nez légèrement grillé, fragrances torréfiées et amères. Saveur mi-douce bien en bouche, fumée et corsée. Amertume fine mais marquée, post-amertume assez profonde et durable. Très bon stout bouteille amer et moelleux. »

Crampons de 16 vous conseille vivement de déguster et d’abuser de cette bière. Un petit plus, elle ne fait pas mal à la tête. Sinon, celles-ci sont sympas aussi. A noter que la Peroni est omniprésente dans les pubs de Grande-Bretagne.

Agrémentez ces bières avec un bon Jack Daniel’s et vous obtiendrez un subtil mélange de céréales. Rien de mieux pour le petit déjeuner. Et le tigre est en toi.

 

Trêve de beuverie, parlons un peu des bons coins d’Edimbourg, enfin plutôt les bons pubs/bars/restaurants.

Le premier et le plus luxueux est le Scotsman, grande bâtisse accueillant un restaurant renommé et réputé. Ce n’est bien sûr pas à la portée de toutes les bourses mais vous en aurez pour votre argent. Le cadre intérieur comme extérieur est extraordinaire et raffiné, comme un symbole de ce que vous trouverez dans votre assiette. Le saumon et l’agneau servi vous raviront les papilles. Et là, c’est le Joël Robuchon qui est en moi qui vous parle.

Vous pourrez ensuite vous rendre à l’Amicus Apple, sur Frederick Street. Attention vous n’y trouverez pas Carole. Vous avez plus de chance de croiser Chris Cusiter, le demi de mêlée international écossais puisqu’il en est le propriétaire. L’ambiance lounge siéra aux plus raffinés d’entre vous. Aux plus bruts aussi, ne vous en faîtes pas. Un conseil, allez-y pour boire une bière et/ou mater les serveuses. Ne vous déplacez pas pour la purée de céleri ou les pointes d’asperges, ça ne vaut pas le détour.

Finissez ensuite votre soirée au Montheiths Close, pub/restaurant niché dans un sous-sol. Bien caché, le cadre n’en est pas pour autant moins, en atteste sa magnifique allée sertie de branchages. Un conseil, ne dîtes pas à votre voisin de comptoir que la serveuse est ‘bonne’, elle parle français.

Ne parlons pas du match, là n’est pas le plus important. Les français ont gagné, les écossais n’ont pas démérité et pis c’est tout. On se contentera d’une photo.

Translation needed?

Niveau ambiance, Murrayfield n’a rien à envier au Stade de France. Au contraire. En même temps, même Marcel-Picot n’a rien à envier au SDF. Quand tu auras frissonné pendant deux bonnes minutes lors du magnifique hymne national Flowers of Scotland, l’émotion continuera lorsque tout le monde entonnera de puissants ‘Scotland, Scotland’. Frissons, frissons, frissons. Une petite remarque toutefois, bien qu’ils soient accueillants et adorables, les écossais mettent moins d’ambiance que les anglais. Twickenham n’a pas de concurrence.

 

Pour finir, parlons du plus important, les déclarations de comptoir de Thomas Lièvremont, frère de, et de Federico Aramburu, international argentin et ex-biarrot, perpignanais et dacquois. Extraits :

– « Pour le LOU, c’est fini. » Le LOU, pas un chouchou pour Lièvremont.

– « Je n’ai que des amis à l’ASM, sauf Cudmore. » On ne se demande pas pourquoi.

– « Chabal, si je suis entraîneur, je ne le signe pas ». Cohérent et logique.

– « Marc a voulu tout dire cet abruti ». C’est beau la fraternité.

– « Il y a des mecs qui ont joué avec moi qui étaient dopés ». Zidane et Thuram non ?

– « Si j’ai pas de sexe pendant quinze jours, je suis malade ». Comme tout homme qui se respecte, Thomas.

– « Nallet, Thion, Yachvili, Bernat-Salles et Dominici fument comme des pompiers ». Barthez is not alone.

– « Ici, on prend beaucoup de créatine et de protéines ». F. Aramburu en parlant de son club des Glasgow Warriors. A noter que ces produits sont légaux outre-Manche.

Le mot de la fin : visitez Edimbourg, buvez Edimbourg, baisez Edimbourg. Et vivez Rugby.

Loïc Durand

Lire: Je suis une Légende: Gavin Hastings

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L’ultime razzia de Magdalena Neuner: épisode 1

Pour ses derniers Championnats du Monde, Magdalena Neuner voulait tout rafler sur la neige de Ruhpolding. Après les trois premières épreuves, elle s’est déjà parée de tous les métaux. Mieux qu’un film de Kubrick, c’est l’ultime razzia de la fiancée du biathlon.

Une de chaque. En trois courses, Magdalena Neuner a remporté une médaille de chaque métal. A Ruhpolding, devant un public entièrement acquis à sa cause, « Lena » a été à deux doigts (et deux cibles) de réussir le même coup que Martin Fourcade quelques heures plus tôt : réaliser le doublé sprint/poursuite.

Un sprint parfait

Impériale lors du sprint 7,5km au cours duquel, Lena a réalisé la course parfaite avec un 10/10 au tir et un parcours plus que maîtrisé à skis, bien qu’elle n’apprécie la neige molle. Au final, Neuner l’a emporté largement avec 15 secondes d’avance sur sa dauphine, la Bélarusse Darya Domracheva, l’Ukrainienne Vita Semerenko remportant la médaille de bronze.  « Ça a été un véritable soulagement quand j’ai vu la dernière cible tomber. Je ne connaissais as les résultats des autres biathlètes mais je savais qu’avec un sans-faute tir, je pouvais l’emporter. Et cela a été un sentiment très particulier quand j’ai entendu la foule crier pour me soutenir» affirma l’Allemande en conférence de presse d’après-course. Forcément, quand près de 20 000 spectateurs rugissent de bonheur et agitent leurs crécelles, cela donne des ailes !

Deux fautes qui coûtent l’or

Après une telle démonstration, Lena faisait légitimement figure de grandissime favorite de la poursuite.  Las,  partie en tête, l’Allemande faillit lors du dernier tir debout, loupant très nettement les deux premières cibles avant de se corriger pour rentrer les trois dernières. Rédhibitoire à ce niveau. A l’inverse, Darya Domracheva conservait son flegme, repartait du pas sur un sans-faute et esquissait un sourire qui en disait long. Moins à l’aise qu’à l’accoutumée sur les skis certainement en raison de la qualité de la neige (« un véritable pudding » dixit Sandrine Bailly), Neuner ne put revenir sur la Bélarusse qui augmentait même son avance dans le dernier tronçon du parcours. Pas une mince performance quand on connaît les aptitudes de l’Allemande en la matière. Deuxième du sprint de samedi derrière la native de Garmisch-Partenkirchen, la Bélarusse prit ainsi sa revanche sur la coqueluche de la discipline. Certainement une meilleure publicité pour son pays que les punchlines de son « président[1] ».

Et ce n’est pas fini!

Troisième de l’épreuve de relais mixte vendredi dernier, Magdalena Neuner s’offre une fin de carrière exceptionnelle, elle qui a pris de cours tout son monde en annonçant son retrait du circuit au terme de la saison à seulement 25 ans afin de fonder une famille. Désormais, il lui reste encore trois épreuves à disputer avant de raccrocher spatules et carabine. Capable du meilleur comme du pire au tir, Lena devra impérativement rééditer sa performance de samedi en sprint (10/10) pour espérer l’emporter mardi lors de l’épreuve individuelle, où chaque cible manquée coûte automatiquement une minute de pénalité.

En relais, malgré les difficultés éprouvées par ses coéquipières Tina Bachmann (22ème en sprint ; 14ème en poursuite avec 20/20 au tir), Franceska Hildebrand (29ème puis 47ème),  Andrea Henkel (34ème puis 11ème ) et Miriam Gössner (37ème puis 22ème), il est évident que l’équipe allemande, drivée par l’inévitable Uwe Müssiggang et le champion olympique Ricco Gross, sera une des favorites du relais en compagnie de la Russie et de la Norvège, la France faisant figure d’outsider très sérieux.

Enfin, la mass-start de dimanche constituera un final en apothéose pour ces Mondiaux organisés dans le Temple du biathlon. Et l’occasion pour la Reine Magdalena d’achever en beauté son ultime razzia.

François Miguel Boudet

Lire: Magdalena Neuner, la fiancée du biathlon


[1] Au cours d’une allocution, le président bélarusse a affirmé « qu’il valait mieux être dictateur que pédé ». Sublime.

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On parle tous football: « tuer une mouette »

Cette rubrique est destinée à tous ceux qui n’ont jamais mis les pieds dans un stade et qui veulent connaître les us et coutumes des supporters. Comme dans n’importe quel lieu de culte, il existe des rituels particuliers incontournables. Pour ne pas arriver totalement dépourvu, il est de bon ton que vous ayez quelques notions linguistiques basiques.

Leçon n°7: de l’utilisation de l’expression « tuer une mouette »

Amis des bêtes, les supporters utilisent de nombreuses métaphores animalières afin d’exprimer leurs sentiments. Mouette, oiseau à la blanche robe, dans l’enfer des stades, à la vue des bourrins elle se dérobe. Mais elle n’est pas toujours la plus agile.

Votre équipe attaque. Enfin, tente d’attaquer. En effet, l’entraîneur adverse se la joue Saint-Maclou avec un double rideau défensif imperméable qui ferait frémir Pablo Correa, un des tauliers du schéma tactique 5-5-0. Les successions de passes ne parviennent pas à créer le moindre décalage, la balle repasse dans l’axe. En désespoir de cause, le milieu défensif, vous savez, celui qui a la frappe la plus moisie de l’équipe prend ses responsabilités. Bien qu’il soit arrêté et en déséquilibre arrière, il arme sa frappe de moineau asthmatique. Alors que le cuir s’envole très haut dans le ciel étoilé, préparez-vous, ça va être votre moment.

Scander une telle expression nécessite votre entière concentration. Parce je suis sympa comme le Sampa, je vous décortique la séquence en trois phases. Au passage, soyez gentils, cessez de dire « trois phases différentes »: elles sont forcément différentes; sinon, il n’y en aurait pas trois. C’est redondant et ça m’énerve. En vous remerciant.

a) Phase 1

Tout d’abord, il est impératif de pouvoir faire 2 choses à la fois, un peu comme les femmes qui ont cette faculté innée à repasser tout en regardant Les Feux de l’Amour. En premier lieu, vous devez lever un bras, généralement le droit (réalité empirique, me demandez pas pourquoi), qui symbolise à la fois que la gonfle est vraiment partie trop haut ainsi que votre exaspération. Histoire de bien faire comprendre à votre auditoire que, non, vraiment, le milieu def’, s’il joue à ce poste, c’est justement parce qu’il n’est pas fait pour marquer des buts, il est fortement conseillé de crier un « Allez » ironique et rempli de sous-entendu. Nul besoin de disserter, vos compagnons de stade auront compris votre agacement par cette remarque narquoise.

Félicitations, vous avez réussi la phase 1.

b) Phase 2

Immédiatement après votre « Allez », vous devez obligatoirement dans la foulée lancer cette métaphore suffisamment explicite: « il a tué une mouette ». Vous commencez à comprendre le système, pour exagérer ou pour, tout simplement, accentuer le fait que le joueur a l’extrémité de ses membres postérieurs carrés, vous pouvez customiser votre diatribe en « il a encore tué une mouette ». Pour faire plus réaliste, il est conseillé d’accentuer sur le « mou » de mouette.

Bravo, phase 2 accomplie.

c) Phase 3

Vous être presque au bout, ce n’est pas le moment de mollir. Juste après avoir hurlé « Allez! Il a ENCORE tué une MOUette! », et afin de signifier que cela fait trop longtemps que ce joueur essaie toujours sans jamais réussir (qui a dit Charles Kaboré?), veuillez achever votre cri du coeur par un « c’est pas possible ça! ». Si vous voulez fignoler, vous pouvez le transformer en « putain mais c’est pas POssible ça! ».

Enfin, jetez un coup d’oeil de dépit à vos voisins de gauche et de droite (vous avez lancé le bras droit, donc vous regarderez votre voisin de gauche en premier; là aussi c’est une réalité empirique). Normalement, votre interlocuteur vous rendra votre regard par une moue dubitative ou par une réflexion sur la sexualité du joueur palmi-pède.

En fonction de votre humeur ou afin de ne pas devenir redondant, vous pouvez remplacer « mouette » par « tortue volante » ou par « pigeon ». Par ailleurs, ne vous étonnez pas si quelqu’un lance « un pigeon, trois tortues volantes »: c’est un synonyme de « tuer une mouette ». Ne vous faites pas avoir, ce serez dommage de se ramasser après tant d’efforts.

Il est indéniable que vous avez énormément progressé, à tel point que vous faites de moins en moins Footix. Continuez vos efforts, votre assiduité fera de vous un étudiant modèle.

François Miguel Boudet

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L’Avocat du Diable: Jean-Marc Mormeck

La marche était trop haute. Face à l’Ukrainien Wladimir Klitchko, Jean-Marc Mormeck a subi une terrible défaite par KO au 4ème round lors du Championnat du Monde des Lourds  WBO-IBF-WBA. Légèrement grippé, le Guadeloupéen n’a jamais pu casser la distance entre lui et son adversaire. A près de 40 ans, c’était sans doute le dernier combat du Marksman[1].

Le 50ème KO de Steelhammer

Repoussé de 3 mois par Wladimir Klitchko à cause de problèmes rénaux, ce Championnat du Monde des lourds était très attendu par les amateurs du Noble Art. Après la victoire de Vitali Klitchko contre Dereck Chisora voici deux semaines[2], Jean-Marc Mormeck faisait figure de dernier boxeur capable de mettre à mal l’hégémonie de la fratrie. Chisora avait tenté la provocation pour faire sortir Vitali de ses gonds, avec pertes et fracas. Dans un registre totalement différent, Mormeck misait davantage sur sa boxe et son envie, agrippé à son rêve de devenir le premier champion du Monde des lourds français.

A Düsseldorf, devant 50 000 personnes, l’Ukrainien a mis une peignée au Français. Quatre petits rounds, une mise au tapis dès la seconde reprise avant de porter l’estocade quelques minutes plus tard. Pour le 50ème KO de sa carrière[3], Wladimir Steelhammer n’a pas lésiné et n’a pas perdu son temps sur le ring. Devant ‘son’ public[4], plus offensif qu’à l’accoutumée, Klitchko a considérablement gêné Mormeck avec sa main gauche extrêmement basse. Maintenu à distance, le Français a essayé de réduire la différence d’allonge (18 cm!). Sans succès. Pis, l’Ukrainien a souvent trouvé la faille grâce à sa droite fulgurante et ses jabs du gauche. Au final, Mormeck n’a touché qu’une seule fois son adversaire, toujours aussi serein.

Une classe d’écart

Evidemment, après les coups de Klitchko, Mormeck devra encaisser les quolibets, les jeux de mots foireux qui occulteront sa brillante carrière. Car réduire son parcours à ce KO serait plus que réducteur : ce serait purement injuste. Certes, Mormeck n’avait pas assez d’expérience en poids lourds pour espérer concurrencer Wladimir Klitchko, seulement trois maigres combats d’un tout autre acabit que l’Ukrainien. Mais au moment d’avoir cette chance mondiale, JMM ne s’est pas dégonflé. Pas le genre du bonhomme. Pendant six mois, il s’est entraîné comme un dingue, a dû redémarrer une préparation après le forfait de Klitchko le 10 décembre 2011, ce qui l’a contraint à changer d’entraîneur[5]. Malheureusement pour lui, tous ses sacrifices auront été vains.

Pour trouver les raisons de cette victoire express de Wladimir, en plus de la différence physique,  il faut se remémorer le combat de Vitali. En effet, Chisora n’a jamais cessé d’avancer sur le frère aîné, le gênant considérablement. Grâce à sa technique et à sa gestion, Vitali s’en était sorti et l’avait largement emporté aux points. Mais la façon dont le Britannique avait harcelé son adversaire pouvait servir de base tactique pour JMM. Attentif et intelligent, Wladimir a su tirer les leçons de ce combat. Ainsi, il a boxé offensivement et a utilisé son vice pour hacher le combat, cherchant le corps à corps avec Mormeck pour annihiler les tentatives du Français.

Après Mormeck, le déluge

Cela faisait près de trente ans qu’aucun Français n’avait eu la possibilité de devenir Champion du Monde des Lourds. En 1983, Lucien Rodriguez avait mis un point d’honneur à finir debout face au mythique Larry Holmes mais avait été largement dominé et chambré par l’Américain. Alors, forcément, la perspective de voir enfin un Tricolore champion du Monde de la catégorie reine laissait rêveur. Car en dépit de succès de prestige en lourds-légers, Mormeck ne pouvait relancer l’intérêt de la boxe en France qu’en remportant ce combat face à Steelhammer.

Moribonde, la boxe française n’intéresse plus les télévisions. La dernière fois qu’un boxeur a eu droit aux honneurs de la télévision publique, c’était en 2000. Or, ce soir-là, Fabrice Tiozzo encaissa un terrible KO dès la 1ère reprise face à Virgin Hill. Et malgré ses victoires sur ce même Hill, sur Braithwaite[6], les deux affrontements contre O’Neill Bell et un dernier combat en lourds-légers face à David Haye, jamais Mormeck n’a pu séduire les diffuseurs. C’est en partie pour cela qu’il avait tenté l’aventure américaine chez Don King puis de devenir son propre promoteur.

Jusqu’à hier soir, JMM était le Dernier des Mohicans. Désormais, plus aucun boxeur hexagonal ne semble en mesure d’obtenir de chance mondiale avant un bon bout de temps. Hier soir, Mormeck est tombé mais il n’est pas le seul. Et il y a fort à parier qu’il s’en relèvera plus vite que la boxe française.

François Miguel Boudet


[1] Le tireur d’élite. Ce surnom a été choisi par ses supporters.

[3] Wladimir Klitchko : 60 combats, 57 victoires, 50 par KO et 3 défaites

[4] L’Allemagne est la seconde patrie des frères Klitchko. Ils y vivent, s’y entraînent et y combattent.

[5] Initialement, Mormeck s’était adjoint les services de Kevin Rooney, coach de Tyson à ses débuts. Après l’annulation, il fut remplacé par le Bulgare Tsanko Dobrekov.

[6] Cette victoire permit à Mormeck de se voir attibuer la prestigieuse ceinture Ring, du nom de la célèbre revue spécialisée. Cette distinction officieuse reconnaît un champion unique dans une catégorie de poids. Avant Mormeck, le dernier Français à avoir reçu ce prix fut Alphonse Halimi en… 1957.

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Villas-Boas, premier échec du surdoué

Dimanche 3 avril 2011. Sur la pelouse du Stade de la Luz, les Dragons du FC Porto célèbrent le titre acquis dans l’antre de l’éternel rival benfiquiste. Porté en triomphe, André Villas-Boas savoure la victoire écrasante de ‘son’ Porto. A seulement 33 ans, le plus jeune entraîneur de la Liga portugaise fait étalage de tout son talent et s’impose déjà comme un futur grand. Onze mois plus tard, AVB est remercié par Chelsea pour manque de résultats. Retour sur une trajectoire fulgurante qui connaît son premier accroc.

Sélectionneur… des Iles Vierges!

La trajectoire de Villas-Boas est pour le moins particulière. En effet, il obtient sa licence de coaching UEFA C en Ecosse à seulement 17 ans! Gonflé comme pas deux, il rencontre Sir Bobby Robson, à l’époque entraîneur du Barça, et lui demande pourquoi il ne fait pas plus jouer Domingos Paciência, buteur légendaire de Porto. Anglais par sa grand-mère maternelle, sa maîtrise de la langue de Shakespeare et le piston de Robson qui s’est entiché du gamin lui permettent en 2000 de devenir sélectionneur national des…Iles Vierges avec pour mission de les qualifier pour le Mondial. Rien que ça. Deux matches et 2 défaites plus tard, AVB plie les gaules et devient l’assistant d’un certain José Mourinho à Porto en 2003. Le début d’une collaboration de 5 saisons durant lesquelles le duo raflera tout ce qui existe comme trophée. Ainsi, il fut chargé d’analyser les futurs adversaires de Porto puis de Chelsea. En 2008, il devient l’adjoint du Mou sur le banc de l’Inter, dernière étape avant de se lancer en solo.

 

La nouvelle hype portugaise

En octobre 2009, il est appelé au chevet de l’Académica Coimbra, auteur d’un début de saison catastrophique. A 31 ans, celui qui est perçu –à tort- comme un clone du Special One parvient à sauver les Estudiantes grâce à sa philosophie de jeu et sa proximité avec ses joueurs. Onzième au classement final et éliminé en demi-finale de la Coupe de la Ligue in extremis face à Porto, Coimbra ne peut retenir le jeune prodige. Pressenti un temps pour succéder à Paulo Bento sur le banc du Sporting Portugal dès novembre 2009 puis en fin de saison pour remplacer Carlos Carvalhal, Villas-Boas prend finalement la direction du FCP le 2 juin 2010, à la place de Jesualdo. Si les Portistes déçoivent et échouent à une indigne 3ème place derrière Benfica et Braga, l’arrivée d’AVB sur le banc du Dragão doit marquer le début du renouveau de Porto.

Et le renouveau ne se fait pas attendre. Bâtissant une équipe joueuse et tournée vers l’offensive (voilà la limite de la comparaison avec le Mou), AVB ne met pas longtemps avant de connaître des résultats. Au terme de son premier exercice, Villas-Boas cartonne et les Dragons écrasent le championnat avec des statistiques qui laissent pantois: 27 victoires, 3 nuls, aucune défaite, 73 buts inscrits pour seulement 16 encaissés. Mieux, le FCP réalise le triplé, remportant la Ligue Europa face à Braga (1-0, but de Falcao) et la Coupe face au Vitoria Guimarães (5-2).

Bref, en seulement une saison, Villas-Boas a redonné des couleurs à Porto qui avait encore en traviole la perte du titre face à l’ennemi benfiquiste. Soucieux de construire sur la durée, AVB jure qu’il sera encore à la tête de Porto l’année suivante de rééditer le doublé européen réalisé en 2003 et 2004, quand le FCP avait remporté la C3 face au Celtic avant de battre Monaco en C1.

 

Plein les posh

Sauf que les histoires d’amour finissent mal en général. Et s’il avait promis de rester 15 ans à Porto, AVB n’a pas pu et su résister aux pétrodollars de Roman Abramovitch et a officialisé son départ chez les posh de Chelsea en juin 2011. Désormais, la comparaison avec José Mourinho devient encore plus évidente. Ainsi, The Special Two poursuit son voyage supersonique qui l’a mené de l’Académica Coimbra à Stamford Bridge en moins de deux ans. Mais dire qu’il a déçu est un euphémisme.

La nouvelle de son départ fait l’effet d’une bombe au Portugal. Après avoir refusé les avances de l’Inter quelques jours plus tôt, Villas-Boas, l’entraîneur hype du moment, quitte Porto après que Chelsea a racheté sa clause libératoire de 15M€. Il ne restait plus qu’à obtenir le consentement du coach pour que l’affaire soit ficelée. Un salaire de 5M€ par an achève de le convaincre. Triste.

L’idylle était trop belle pour durer. Alors que les amoureux du foot attendait impatiemment ce que pouvait donner une telle équipe en Champion’s avec, en perspective, la possibilité de rééditer l’exploit du Special One Europa/Champion’s en deux ans. Las, il faut croire que l’idée d’avoir un compte en banque bien garni l’a davantage intéressé que concurrencer le Barça, qu’il devait affronter en guise d’apéritif fin août en SuperCoupe d’Europe.

Son premier échec cuisant

En signant son départ à Chelsea, AVB sait ce qu’il perd mais ne sait absolument ce qu’il gagne. Si à Porto, il avait à sa disposition des joueurs entièrement dévoués, la donne n’est pas vraiment la même sur les bords de la Tamise. En effet, le Portugais doit gérer les cigares de joueurs vieillissants (Terry, Lampard, Drogba) et plus âgé que lui -une première à ce niveau-, un président complètement barré et inculte en matière de football. Ou comment préférer les corons à la plage de sable blanc.

De plus les Blues, qui sortent d’une année en demie teinte, n’ont plus les facultés physiques et tactiques pour s’adapter au style AVB, qui se revendique plus du Pep que du Mou et partisan du joga bonito. D’emblée, les dés sont pipés. Aux fraises en championnat, au bord du précipice en Champion’s après une défaite sans appel à Naples (3-1), Chelsea est en fin de cycle et Villas-Boas n’a pas pu inverser la tendance.

De son côté, Porto a sauvé l’essentiel. Hormis Falcao, tous les joueurs majeurs sont restés, malgré leurs velléités de départ. Et si la greffe Vitor Pereira, ancien adjoint d’AVB, a mis du temps à prendre, le Dragão est en bonne voie pour conserver son titre après la victoire de vendredi à l’Estadio da Luz, l’antre de Benfica. Un moindre mal quand on se remémore les éliminations en C1 et en C3.

 

Avec la signature d’AVB à Chelsea, Abramovitch espèrait enfin ramener la Champion’s après une décennie d’insuccès et de déceptions. Caramba, encore râté ! Quant à Villas-Boas qui avait déjà perdu beaucoup de ses admirateurs, il connait son premier revers cinglant. AVB a préféré les billets plutôt que les trophées. Aujourd’hui, il en est bien puni.

François Miguel Boudet

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Trouve ton surnom! (Partie 2)

Au cas où tu n’aies pas encore fait ton choix, voici une seconde salve de slogans.

Le surnom cinématographique 

Véritable puits d’inspiration, le cinéma et les super-héros ont offert de nombreux surnoms imagés.

Le Kid de Las Vegas

Le Kid de Las Vegas: Andre Agassi

The Wizard of Oz: Harry Kewell

Matrix : Marco Materrazzi

Scarface : Franck Ribéry

Ivan Le Terrible : Ivan Zamorano

Cachavacha (sorcière de dessin animé) : Diego Forlan

Spiderman: Hugo Lloris

Superman: Dwight Howard

Robocop: Jérémy Mathieu

Hulk: bah…Hulk

Herminator: Hermann Maier

Musterminator: Thomas Muster

Spartacus : Fabian Cancellara

Spartacus


Le surnom qui tape la classe

Quand un champion inspire le respect, il lui faut un surnom top moumoute. Florilège.

The Golden Boy: Oscar de la Hoya

The Golden Boy

El Elegante : Ever Banega

Le Pirate : Marco Pantani

Le Baron Rouge : Michael Schumacher

La Bomba : Alberto Tomba

L’Homme et demi: Olivier Merle

Pistol Pete: Pete Sampras

The Answer: Allen Iverson

Casque d’Or: Jean-Pierre Rives

The Truth: Paul Pierce

The Chosen One: LeBron James

The Dream: Hakeen Olajuwon

Monsieur Rugby: Jean Prat

Il Campionnissimo: Fausto Coppi

Penna Bianca: Fabrizio Ravanelli

Penna Bianca

O Fenômeno: Ronaldo

El Magnifico: David Ginola (au fait, il a un surnom Gérard Houiller ?)

Le surnom qui fout la trouille

Pour bâtir une réputation, un beau surnom vaut souvent mieux qu’un long discours.

Le Cannibale : Eddy Merckx

Il Diablo : Claudio Chiappucci

Attila: Sébastien Chabal

Baby Face Killer: Ole Gunnar Solskjaer

Baby Face Killer

Baby Face Destroyer: Tirunesh Dibaba

L’Ogre de Modène : Alberto Ascari

Manos de Piedras : Roberto Duran

Iron : Mike Tyson

Ringhio (je grogne en italien) : Gennaro Gattuso

L’exécuteur: Bernard Hopkins

The Hitman: Ricky Hatton

The Steelhammer : Wladimir Klitshko

Miscellanées

L'éternel 5ème Beatle

Le Cinquième Beatle : George Best

Alegria do Povo: Garrincha

Pacman: Manny Pacquiao

Money: Floyd Mayweather Jr

L’Apache: Carlos Tevez

Le Clown : Pablo Aimar

Le Pelé blanc : Zico

The Torpedo : Ian Thorpe

Le Maradona des Carpates : Gheorghe Hagi

Pinturiccio : Alessandro Del Piero

Gazza : Paul Gascoigne

The Big Cactus : Shaquille O’Neal

Boom-Boom : Boris Becker

François Miguel Boudet

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Trouve ton surnom! (Partie 1)

Avoir un surnom, c’est la classe. Encore faut-il qu’il claque comme un fouet sur la cuisse d’une charmante petite…euh…Bref, si tu ne trouves pas ton bonheur dans les lignes qui suivent, c’est vraiment que tu es de mauvaise volonté.

Le surnom animalier

Classique d’entre les classiques, le surnom animalier traduit les aptitudes de l’athlète ainsi que sa façon à se mouvoir. Pour d’autres, le surnom animalier résume tout simplement une mentalité, disons, particulière.

O Animal Edmundo

O Animal: Edmundo

Le Cobra: Riccardo Ricco’

The Snake: Youri Djorkaeff

El Buitre: Emilio Butragueño

El Conejo: Javier Saviola

Le Pitbull : Edgar Davids

Le Blaireau : Bernard Hinault

El Piojo : Claudio Lopez

L’Aigle des Açores : Pedro Miguel Pauleta

L’Araignée noire : Lev Yachine

La Pulga : Lionel Messi

Black Mamba: Kobe Bryant

L’Aigle de Tolède : Federico Bahamontes

Le Goéland : Jonathan Edwards

Le Goéland Jonathan Edwards

Le Sphinx : Linford Christie

Le Lion de Rekem: Eric Gerets

La Gazelle : Marie-José Pérec

La Guêpe : Laura Flessel

Le Tigre : Tiger Woods

Le Grand Requin Blanc : Greg Norman

The Lion : Lennox Lewis

La Panthère noire : Eusébio

Le surnom physique

Grand, petit, maigre, gros : le physique est évidemment une formidable source d’inspiration.

El Chiquito : Sergio Romero (euphémisme, il mesure 1m93)

El Flaco : Javier Pastore

D10S

L’Anaconda : Thierry Henry

El Moro: Fernando Morientes

El Muñeco: Marcelo Ballardo

El Chino: David Silva, Alvaro Recoba

Pelusa: Diego Maradona

Tacuara (Grandes jambes en Guarani): Oscar Cardozo

El Niño: Fernando Torres

Le surnom martial

Le surnom martial magnifie l’influence du sportif sur ses coéquipiers, sur son allure sur le pré.

El Comandante : Lucho Gonzalez

Le petit Napoléon : Agustin Pichot

Le Kaiser : Franz Beckenbauer

El Principe Enzo Francescoli

O Imperador : Adriano

O Rei: Pelé

Le Président : Laurent Blanc

El Principe: Enzo Francesco

The King: Eric Cantona

Le Tsar: Sergueï Bubka et Alexandr Popov

La Tsarine: Yelena Isinbayeva

Le Major galopant: Ferenc Puskas

His Airness: Michael Jordan

O Maestro: Rui Costa

Le Boss: Lance Armstrong

Le Gouverneur: Paul Ince

L’Amiral: David Robinson

Le surnom aérien

Quand un athlète survole sa discipline, il lui faut un surnom adéquat.

Colin 'Peter Pan' Jackson

Le Bombardier marocain : Marcel Cerdan

L’Ange de la montagne : Charly Gaul

L’Ange vert : Dominique Rocheteau

Air France : Mike Piétrus et Daniel Narcisse

Peter Pan: Colin Jackson

The Brown Bomber: Joe Louis

L’Hélicoptère: Ivan Zamorano

Le surnom professionnel

Plus rare, le sportif peut être symbolisé par un métier.

The Mailman Karl Malone

Le Docteur : Socrates et Valentino Rossi

Le Matador: Mario Kempes

The Mailman: Karl Malone

Le Professeur: Alain Prost

L’Anesthésiste : Sébastien Chabal

Le Boucher : Raymond Domenech

Le Policier: Cris

François Miguel Boudet

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